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Les fils du vent

drapeau officiel des romms 

J'ai découvert les "Gens du voyage" dans mon enfance. Habitant la banlieue Lyonnaise, ils s'installaient chaque année le long du boulevard ou je logeais, bordé de terrains vagues (anciens vergers et anciens remparts). J'étais fasciné par leur exubérance, leurs habits, surtout ceux des femmes quand elles passaient fières, vêtements très colorés, surchargées de bijoux clinquants, qu'elles étaient belles!

On les appelait "bohémiens" à l'époque dans mon milieu populaire ouvrier.

Un jour une grand'mère est décédé dans leur tribu. Le lendemain matin de bonne heure, je vis les voitures et roulottes partir , laissant derrière eux sur le campement déserté la vieille roulotte de la grand'mère en flammes...tradition respectée!

(A gauche, van gogh gypsies un campement près d'Arles peint par Vincent Van Gogh.)

(A droite, une peinture de Doerr (gitan lui-même) sur le même sujet la halte par Doerr)

A l'école primaire, je connu deux gitans en CM2. L'un se nommait Modeste, c'était un grand gaillard de 18 ans, magnifique, très digne, tiré à quatre épingles comme dit l'expression, mais ceci sans ostentation, simplement, et donc il faisait honneur à son nom de famille, l'autre (Esposito je crois) était très différent (bien qu'étant cousins), c'était un petit nerveux très bazanné (chaque année il partait avec sa famille tout l'automne vendanger en Espagne) qui arrivait à l'école sur une moto genre side-car, ou alors avec une petite benne à l'arrière, comme un triporteur inversé en somme, je ne me souviens plus exactement...lui c'était plus un déconneur, un bavard malin qui savait se faire respecter et aimer.

Quelques années plus tard, alors que j'étais lycéen boutonneux et insatisfait de la médiocrité ma vie, un jour  je rencontrais Modeste, plus "classe" que jamais, nous discutâmes en attendant le bus, il se rendait répèter dans une "boîte" , il était guitariste flamenco ou jazz manouche, je crois plûtot flamenco, mes souvenirs sont flous.


NB: Dans mon enfance on parlait autour de moi de "romanichels", "bohémiens", "manouches", pour désigner les fils du vent, les peuples de la route.


à lire:

  • Contes des sages tziganes de P.Fauliot & P.Fishmann (Seuil)
    un petit extrait qui me semble bien illustrer la philosophie du Rrom: "Je ne sais ni d'où je viens, ni où je vais, ni quand je meurs, ni rien sur qui je suis, mais je mets du miel sur ma langue."

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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