L'auvergnat de Georges Brassens
Eh oui ,j'estime le père Brassens profondément chrétien, bien qu'il fut aussi peut-être anarchiste, et qu'il n'aimât guère les "calotins",(sauf UN ~voir chanson suivante "la messe au pendu")il a quand même néanmoins chanté la très belle "Prière "de Francis Jammes, et fait preuve d'une tendre humanité en s'attachant dans ses chansons à parler (et comment!)des opprimés, des "petits",et en étant lui-même dans sa vie! profondément simple et humble.
Elle est à toi cette chanson
Toi,l'auvergnat qui sans façon, m'as donné quatre bouts de bois quand dans ma vie il faisait froid,
Toi qui m'as donné du feu quand les croquants et les croquantes, tous les gens bien intentionnés
m'avaient fermé la porte au nez...
Ce n'était rien qu'un feu de bois, mais il m'avait chauffé le corps, et dans mon âme il brûle encor' à la manièr' d'un feu de joi'.
Toi,(...), quand tu mourras, quant le croqu'-mort t'emportera, qu'il te conduise à travers ciel, au Père éternel.
Elle est à toi cette chanson toi l'Hôtesse qui sans façon m'a donné quatre bouts de pain quand dans ma vie il faisait faim,
Toi qui m'ouvris ta huche quand (...), tous les gens bien intentionnés s'amusaient à me voir jeûner...
Ce n'était rien qu'un peu de pain mais il m'avait chauffé le corps et dans mon âme, il brûle encor' à la manièr' d'un grand festin.
Toi, l'Hôtesse quand tu mourras, quand le croqu'mort t'emportera, qu'il te conduise à travers ciel au Père Éternel.
Elle est à toi cette chanson, toi l'étranger qui sans façon, d'un air malheureux m'as souri lorsque les gendarmes m'ont pris,
toi qui n'as pas applaudi quand (...), tous les gens bien intentionnés riaient de me voir amené...
Ce n'était rien qu'un peu de miel mais il m'avait chauffé le corps et dans mon âme il brûle encor' à la manière d'un grand soleil.
Toi l' Étranger quand tu mourras, quand le croque-mort t'emportera, qu'il te conduise à travers ciel au Père Éternel.
La messe au pendu
Anticlérical fanatique,
Gros mangeur d'ecclésiastiques,
Cet aveu me coûte beaucoup,
Mais ces hommes d'Eglise, hélas!
Ne sont pas tous des dégueulasses
Témoin le curé de chez nous.
Quand la foule qui se déchaine
Pendit un homme au bout d'un chêne
Sans forme aucune de remords,
Ce ratichon fit un scandale
Et rugit à travers les stalles
Mort à toute peine de mort.
Puis, on le vit, étrange rite,
Qui baptisait les marguerites
Avec l'eau de son bénitier
Et qui prodiguait les hosties,
Le pain béni, l'Eucharistie
Aux petits oiseaux du moustier.
Ensuite, il retroussa ses manches,
Prit son goupillon des dimanches
Et, plein d'une sainte colère,
Il partit comme à l'offensive
Dire une grand'messe exclusive
A celui qui dansait en l'air.
C'était du gibier de potence
Quand cette triste circonstance
L'hommage sacré fut rendu.
Ce jour-là, le rôle du Christ
Bonne aubaine pour le touriste,
Etait joué par un pendu.
Et maintenant quand on croasse
Nous, les païens de sa paroisse
C'est pas lui qu'on veut dépriser
Quand on crie " à bas la calotte "
A s'en faire pêter la glotte,
La sienne n'est jamais visé.
Anticléricaux fanatiques,
Gros mangeurs d' ecclésiastiques,
Quand vous vous goinfrerez un plat
De curetons, je vous exhorte,
Camarades, à faire en sorte
Que ce ne soit pas celui-là.